Priorité à l'action sociale

EYSINES, CONSEIL MUNICIPAL. Plus d'aides pour les personnes en difficulté, augmentation des investissements. Le budget 2009 se veut ambitieux. « Trop » aux yeux des deux oppositions

La restauration intérieure de l'église est programmée cette année, un des rares investissements approuvés par l'ensemble des élus du Conseil. (PHOTO L. B.)

Le chiffre parle de lui-même. 21 %, c'est la part du budget 2009 qui sera consacré au social à Eysines. Un choix fait « pour répondre, dans le contexte actuel aux besoins urgents de la population », soulignait le maire Christine Bost, mardi soir en Conseil municipal. Dans les faits, le budget du CCAS a été gonflé de 25 % cette année, les aides aux jeunes, à l'épicerie solidaire, la caisse des écoles ont toutes été renforcées.

Ces mesures ont un coût, mais elles sont soutenues par le groupe d'opposition UMP-Modem, beaucoup moins par celui de divers droite. « Augmenter les charges de la ville dans le contexte actuel relève de l'irresponsabilité, il n'y aura pas de meilleur service rendu à la population », lance Sandrine Pèletan. Le budget de fonctionnement (20,2 millions d'euros) est en hausse de plus de 5 % par apport à l'an dernier.

Ville trop endettée ?

La conseillère municipale d'opposition est tout aussi virulente sur les investissements, « inutiles et futiles », voire « chimériques » concernant la rénovation du centre-ville. Au contraire, pour l'adjointe aux finances, Joëlle Dusseau, « ils marquent un changement de braquet ». Près de 6,4 millions d'euros d'équipements réels sont prévus. Maison de la jeunesse, de la culture et des sports, dojo pour le judo, lancement du réaménagement du centre bourg, etc. : beaucoup de projets promis pendant la campagne électorale sont lancés cette année. Une façon pour Christine Bost, élue l'an dernier, d'imprimer sa patte.

Arnaud Derumaux, chef de file du groupe UMP-Modem, a de sérieux doutes sur le respect du calendrier de leur réalisation et rappelle que des projets lancés depuis le début de la précédente mandature ne sont toujours pas terminés ou même lancés, comme la Maison des services publics ou la restauration de l'église.

Il s'inquiète surtout de l'endettement croissant de la ville par habitant (771 euros) qui a progressé de 18 % depuis 2007, alors que le niveau d'équipement par habitant (468 euros) a lui diminué de 28 % en deux ans.

« Vous empruntez plus, le niveau d'équipement baisse et il n'y a pas vraiment de meilleur service rendu à la population puisque le nombre de personnel est stable. Il y a une anomalie », dit-il.

L'anomalie, la majorité la trouve dans les chiffres qu'il cite, pas significatifs à ses yeux. Le premier adjoint Daniel Dougados rappelle que le niveau d'équipement à Eysines est supérieur à la moyenne des villes de la même strate (458 euros), tandis que le niveau d'endettement de la ville par habitant est bien en deçà de cette même moyenne (906 euros).

La manipulation des chiffres pouvant faire dire tout et son contraire, l'adjointe aux finances, Joëlle Dusseau, finit par trancher : « Tous nos indicateurs sont dans la moyenne. Nos taux sont bons. » (Suite des dossiers dans nos éditions de la semaine prochaine).

Auteur : LAURIE BOSDECHER
l.bosdecher@sudouest.com