Vigilants sur Carès
EYSINES, URBANISME. Riverains et propriétaires dans le secteur du futur écoquartier s'inquiètent du devenir de leur terrain et de leur maison
150 propriétaires et riverains ont fait part de leurs doléances lors d'une réunion publique organisée par l'association. (PHOTO DR)
A quel prix
leurs terrains seront-ils vendus ? Des maisons seront-elles détruites ? À ces
questions, les riverains et propriétaires du plateau de Carès n'ont aujourd'hui
pas de réponse. Regroupés dans l'association Eysillan, ils ne cachent pas leurs
inquiétudes, mais aussi leur colère face au futur écoquartier.
Le projet est actuellement soumis à concertation.
Dans une ZAC (Zone d'aménagement concerté) de 35 hectares au nord-ouest de la
commune en bordure du Haillan, 700 logements doivent voir le jour dans les
prochaines années. « De cet aménagement du plateau, on en parle depuis dix ans.
Aujourd'hui, un projet sort, mais il est déjà bouclé. Les riverains n'ont pas
été associés », relève Pascal Candotto, président de l'association Eysillan.
À la pêche aux informations
Contraction des villes d'Eysines et du Haillan,
cette structure n'est pas nouvelle. Créée en 2002 contre le projet d'habitat
adapté pour les gens du voyage, elle avait fait capoter le projet suite à une
action en justice. Locataires et habitants du plateau qui la composent se
réveillent à nouveau. Ils ont organisé dimanche dernier une réunion où 150
personnes sont venues exprimer leur angoisse vis-à-vis du projet.
« Pendant des années, nous avons été victimes
d'un gel des terrains sur le plateau en raison de la présence soi-disant de
sources en sous-sol, raconte Monique Baron. On ne pouvait même plus y planter
un chou sans autorisation. Aujourd'hui, ces mêmes terrains vont être rachetés
par la Communauté urbaine de Bordeaux et vendus à des promoteurs immobiliers. »
Les nombreux propriétaires de foncier sur le
plateau craignent de ne pas pouvoir vendre leur terrain à un prix décent. « Une
ZAC permet des expropriations, poursuit Maria Soledad-Lavigne. Dans son
périmètre, il y a une quarantaine d'habitations. Ceux qui y vivent, souvent
depuis longtemps, doivent pouvoir y rester. Si ce n'est vraiment pas possible,
on doit leur garantir un relogement. »
Si le projet n'en est qu'au stade de la
concertation, les membres de l'association regrettent de ne pas être plus
informés par la mairie et disent avoir des difficultés d'accès aux
renseignements. Ils viennent d'écrire au préfet de la Gironde, au maire
d'Eysines et aux services de la CUB, afin d'être associés aux réunions
relatives à toute évolution du quartier, comme l'y autorise la loi.
« Comme nous n'avons pas accès à l'information,
nous allons par nous-mêmes vérifier certaines données, dit le président Pascal
Candotto. Nous voulons avoir des preuves sur la présence de sources et d'un sol
calcaire sous le plateau. Éléments qui aux yeux de l'administration justifient
cet écoquartier. »
Auteur
: LAURIE BOSDECHER
l.bosdecher@sudouest.com